Source: APIC
Le pape et les jeunes à la rencontre des rois mages
Rome, 11 août 2005 (Apic) Les 20e JMJ du 16 au 21 août 2005 s’articulent autour d‘une phrase tirée de l’évangile de saint Matthieu: "Nous sommes venus l’adorer". Ce thème voulu par Jean Paul II fait référence à la visite des "rois mages" à l’enfant Jésus nouveau-né. Or les reliques présumées de ces trois sages sont conservées dans la cathédrale de Cologne.
Le 18 août 2005 en fin d’après-midi, peu après son arrivée à Cologne, Benoît XVI se rendra dans la cathédrale de la ville pour se recueillir devant le reliquaire des mages. Ainsi, selon la tradition, les ossements des mages guidés par une étoile et la voix d’un ange pour retrouver l’enfant Jésus à Bethléem, sont à Cologne depuis 1164. Les mages sont probablement morts en Perse et leurs ossements ont d’abord été portés à Constantinople par sainte Hélène - la mère de l'empereur Constantin - après son pèlerinage en Terre Sainte au début du IVe siècle. Puis, ils ont rapidement été transférés à Milan par l'évêque Eustorge.
La victoire de l'empereur germanique Frédéric 1er Barberousse et la destruction de Milan (1162) ont permis à son chancelier, Rainald von Dassel, qui était aussi archevêque de Cologne, de prendre possession de ces reliques. Après avoir traversé les Alpes, les ossements sont parvenus à Cologne le 23 juillet 1164, accueillis par la foule. Ils ont alors été installés dans un prestigieux reliquaire et une cathédrale a été érigée sur son emplacement. Depuis le Moyen-âge, les pèlerins affluent pour prier devant le reliquaire des rois mages.
Les mages, venus vénérer l’enfant Jésus, sont uniquement évoqués dans l'évangile selon saint Matthieu, au chapitre deux. L'évangéliste n'en fait pas des rois, ne leur donne pas de noms et ne précise pas non plus leur nombre. Matthieu signale, en revanche, que ces mages sont venus d'Orient. Il peut aussi s'agir de membres d'une classe sacerdotale importante, comme il en existait alors chez les Perses, avec un rôle politique, mais aussi religieux et scientifique. Quoiqu'il en soit, les mages sont souvent présentés comme des sages ou comme des astrologues.
La tradition
C'est la tradition qui rapporte qu’ils étaient trois. Ceci s’explique essentiellement du fait que saint Matthieu évoque trois présents offerts à l’enfant (or, myrrhe et encens), mais aussi parce que les reliques des mages, conservées d’abord à Saint-Eustorge de Milan puis aujourd’hui à Cologne, sont celles de trois corps. Au VIIe siècle, on appelait les mages Bithisarea, Melchior et Gathaspa. Les noms de Gaspar, Melchior et Balthazar leur ont été donnés par saint Bède le Vénérable (mort en 735).
Les tableaux, mosaïques ou dessins les plus anciens représentent les mages en costume persan, avec des pantalons serrés à la cheville et des bonnets phrygiens. Ils offrent leurs présents selon le rite persan, en tenant les offrandes dans des mains recouvertes par leurs manteaux. Dès le IIe siècle, on prend l’habitude de les désigner comme des rois, et on les représente aussi avec des couronnes sur la tête.
Le "Livre de la caverne des trésors", au VIe siècle, raconte l’histoire traditionnelle de mages orientaux qui seraient venus adorer le Christ peu de jours après sa naissance. Cet ouvrage rappelle qu’une prophétie voulait que de l’or, de l’encens et de la myrrhe aient été déposés par Adam en Perse, sur le mont Nud (un mot qui signifie 'paradis'), pour être apportés au Messie dont la venue devait être annoncée par un astre extraordinaire. De génération en génération, douze mages étaient chargés de guetter ce signe du ciel en montant tous les ans sur la montagne et en y priant pendant trois jours tout en observant le firmament. Deux ans avant la naissance du Christ, ils auraient aperçu une étoile ressemblant à une jeune fille portant sur son sein un enfant couronné. Ils auraient pris aussitôt les présents et suivi l’étoile qui allait les mener jusqu’à Bethléem.
Sens symbolique
A la fin du XIIIe siècle, Jacques de Voragine, futur évêque de Gênes, rassemble toutes les traditions éparses concernant les rois mages dans un livre qu’il intitule "La légende dorée". Il y aborde longuement les trois présents offerts: l’or, symbole royal, l’encens qui servait depuis les temps les plus anciens dans les temples et les églises, et la myrrhe, une gomme aromatique utilisée entre autres pour embaumer les morts. Il donne à chacun un sens symbolique.
D’autres traditions ont évoqué à travers les rois mages les trois âges de la vie: Gaspard aurait été un adolescent jeune et imberbe, Balthazar un homme mûr portant la barbe et Melchior un vieillard chauve à barbe blanche. Enfin, à partir du XVe siècle, les rois mages - un asiatique, un blanc, un noir -représentent l'humanité dans son ensemble.
Chaque 6 janvier, ou le premier dimanche de janvier, l’Eglise fête l’Epiphanie (du grec 'apparition' ou 'manifestation'), qui rappelle la visite des mages.